Elle coule de source, devient torrent, se rue dans les prés, puis, soudain, au détour d’un caillou, elle se sent rivière. Quand elle en a marre, elle stagne, et, paresseuse, s’étend pour devenir lac. Les cygnes la taquinent alors et elle décide de rester.

Mais, le plus souvent, elle poursuit sa route, rencontre des copines qui la rejoignent pour faire un tour et tendre les bras à la ville. Elle prend la mouche et reprend sa course, s’assagit et tranquillement, elle arrive enfin à bon port. Lors, elle taquine le marin, découvre le goût du sel et se perd dans l’immensité des océans.

Longtemps plus tard, sous le souffle du vent, elle finira par s’envoler sur un petit nuage pour déposer une larme sur une fleur et revenir à sa source …

Pure au début de son voyage, elle l’est encore quand elle le termine, il faut aussi qu’elle le reste tout au long de ce parcours effréné. Nous devons tout faire pour la préserver, elle est en nous, elle est nous.

Je vous la présente ici, l’eau, délicatement déposée au cœur d’une fleur, sur le bord d’une feuille, le long d’un rameau.

Je vous laisse la déguster, nature (désolé, le reste est mauvais pour la santé !).

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Après les photos du gel (en galerie "Quand il fait froid"), voici celles de ce matin (premier février), au dégel. Langoureuses, elles se demandent si elles vont rester accrochées, ou si elles vont devoir tomber, inexorablement.

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Là, je vous mets une petite pause ! Vous ne trouvez pas que ça papote un peu trop, chez les gouttes ?

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Sur une feuille, une bâche, sous un rameau, un fil, elles se la coulent douce, les gouttes. Ephémère spectacle, parfois étonnant ...

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Qu’est-ce qu’elles sont pipelettes, mes gouttes, vous ne trouvez-pas ? J’espère que les suivantes sauront se tenir …

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A l’heure où il fait noir intense (il est presque minuit), son image vient m’habiter comme une symphonie folle qui n’aurait pas de fin, une mélodie douce et agressive à la fois, emprisonnée dans mon être tout entier. J’en conserve, de toutes mes forces, les notes que je me joue et rejoue jusqu’à plus soif. Et pourtant, je sais qu’elle s’en va, peu à peu, irrémédiablement : les hommes lui font bien trop d’ombre. 

Sans cesse bafouée, cette vérité lumière risque de ne plus être qu’un rai si nous n’y prenons garde … tout comme le fleuve de notre vie ne deviendra que simple petit ru, à force d’agresser Dame Nature. Mais lors, nous n’y serons peut-être déjà plus ?

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La toute première série à figurer sur cette galerie.

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Alors, mes petites gouttes, vous ont-elles plu ? J’espère que oui et qu’elles vous ont permis de faire travailler vos méninges : Ah on dirait un œil, ah, on dirait un serpent …

C’est vrai, je l’avoue, il pleut quelquefois en Bretagne, allons donc vers la pluie qui tombe aussi sur l’eau … Voici une palette de couleurs comme seule la nature sait le faire, spontanément, discrètement !

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Tombée du ciel … elle se dit ensuite qu’il lui suffit de passer le pont … pour se rendre, plus tard, vers la mer, où elle ira danser le long des golfes clairs. Mais là, c’est une autre histoire, que vous verrez plus loin, une prochaine fois.

Merci de m’avoir vu et lu … donnez-moi vos impressions (vous savez, les p'tites bulles!) et, comme on dit chez nous :

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