Sur un air de poésie

Je vous ferai partager ici quelques uns de mes textes. Bons ou mauvais, anciens ou récents, cela se fera selon les humeurs du moment, les miennes ou celles du vent …

L’actualité va certainement me pousser à écrire davantage : je m’aperçois en effet, en relisant mes premiers textes, que les mêmes problèmes demeurent : la guerre, les atteintes à la liberté, le besoin de rêve … mais que d’autres sont venus s’y joindre : le chômage, la précarité …

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Je me suis amusé à réunir toutes les gouttes d’eau de ma première galerie photos pour vous offrir la mer, celle-là même qui entoure ma chère Bretagne, celle-là même qui, s’unissant au granit, a forgé notre caractère, pas toujours facile dit-on.

A lire au rythme des vagues …

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 La vague bleue et le rocher rose ne font plus qu’un.
Ploumanac’h, Perros-Guirec, en Côtes d’Armor.

Hymne à la mer.

Quand le soleil levant vient dessiner l'aurore,
Se soulèvent mes yeux, s'éveillent mes désirs;
Tu commences à gronder, la nuit vire de bord,
Mon coeur est plein d'amour et voudrait tout saisir.
Quand le soleil de jour vient souligner ta courbe,
Tu transperces mon corps au rythme de tes flots;
Tu te plais à creuser le fier rocher, ce fourbe,
Qui s'acharne pourtant à dresser son îlot.
Quand le soleil couchant vient effacer les formes,
Tu caresses mon dos pour y graver frissons;
Ma passion se ferme, il faut que je m'endorme :
Viens inventer mon rêve et m'en donner leçon.
Depuis le fonds des temps, tu tailles le rivage,
Offrant à mon pays le plus beau des décors;
Il crée à l'infini, quand tempête fait rage,
Et que bateau chavire, plus de mystère encore.
Je voudrais être toi peur caresser la lune,
Flirter avec le ciel, puis mordre l'horizon;
Creuser la vague vive et mourir sur la dune,
Rouler sous le vent fou à en perdre raison.
Je voudrais me noyer de liberté totale,
Chercher avec les flots des espaces lointains,
Partir au firmament et hisser la grand' voile
Pour des néants profonds sans autres lendemains.
Je conserve ton souffle au fond d'un coquillage,
Enfermé dans mon corps qui brise son envol;
Il brûle mon réel et détourne l'orage,
Quand poète renait pour te saisir au vol.
Il brûle mon réel et détourne l'orage,
Quand poète renait pour te saisir au vol !

RaymondR. Septembre 1985.

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Allez, dans la foulée, je vous en offre un autre, écrit en 1968. J’ai toujours aimé la mer, surtout quand elle gronde … Et quand je vous aurai dit que ma musique préférée se nomme Rock, mes poètes Baudelaire et Chateaubriand, mes peintres Van Gogh et Corot …

C’est étrange, non ?

Etrange mer.

Merveilleuse était la mer et merveilleux les rochers.
La brise indolente caressait l’écume blanche, les mouettes bavardes se contaient des histoires.
Timides, deux rayons de soleil, à travers les nuages gris, déposaient leur faible lumière sur le goémon abandonné.
Que c’était étrange, ce jour-là, qu’elle était étrange cette plage !

Il semblait se dégager de chaque grain de sable, de chaque goutte d’eau, comme une senteur de mélancolie.
Comme une voix prenante et douce qui me pénétrait le fond du corps, le fond du cœur, enrobant ma vie d’un idéal mystique, d’une vision nouvelle.
Que c’était étrange, ce jour-là, qu’elle était étrange cette plage !

Merveilleuse était la mer et merveilleux les rochers.
Les coquillages blancs se faufilaient dans la vase molle.
Les galets noircis par le temps tentaient de se rajeunir.
Les vagues, ce jour-là, semblaient aimer le rocher, et les mouettes chantaient d’étranges mélodies !

Que c’était étrange, ce jour-là, qu’elle était étrange cette plage !

Dieu, qu’elle était attirante cette mer, alors, comme pris de folie, j’ai marché, beaucoup marché, longtemps marché.
Droit, tout droit, sans même me retourner, sans même sortir de mon rêve. Oh, qu’elle était étrange la mer, soudain, elle s’est ouverte et alors, j’ai vu les vagues m’accueillir en farandole, danser autour de mon corps, enrober mon cœur.
Les perles d’eau caressaient mon visage et la brise semait mes cheveux à tout va, emportant mes idées loin, très loin, encore plus loin !
Que c’était étrange ce jour-là, qu’elle était étrange la mer !

Brusquement, j’ai tout perdu, mes idées, mes cheveux, mes yeux, les perles, la farandole, les caresses, le vent …
Mon corps s’en est allé s’échouer doucement, sur une île de sable chaud, où tout était beau … même le genre humain …

RaymondR. Le 03 août 1968, légèrement complété le 29 novembre 2008.


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